Vendredi 28 Février :

Kuta

 

 

 

Nous sommes à Bali, à Kuta. Aujourd’hui, Gustav et Remy veulent faire du surf. Il ne fait pas beau : il y a beaucoup de vent, la mer est grise, le ciel aussi, parfois il pleut. Du coup, shopping toute la journée pour Carole. On arrive sur la plage : elle est dégueulasse… Rien à voir avec la plage paradisiaque que Carole a connu en juillet 2000 : elle est crade, et en plus, il y a plein d’herbes, et personne : même pas toutes ces femmes avec leurs fruits, leurs bijoux… Seules quelques unes semblent fidèles au poste, et elles ont l’air tellement tristes… Pour les connaisseurs, la plage des Sables Blancs et la Grande Plage de Lesconil (29, pour ceux qui connaissent pas ! ;-) ) sont bien plus jolies et ont bien plus de caractère que cet endroit qui pourtant il y a 2 ans ressemblait au paradis.

OK, c'est glauque : la discothèque où la bombe a explosé en ictobre dernier, à quelques mètres de l'hôtel...
La suite : samedi 1er mars

Carole laisse les garçons : il veulent surfer toute la journée.  Donc au programme : petite journée en solitaire pour du shopping…
Elle arrive dans les rues commerçantes. Dès le début, on sent la tristesse et le désarroi des gens. Ils sont prêts à vendre à n’importe quel prix en début de matinée : on dirait qu’il sont peur de ne rien vendre de la journée, apparemment c’était le cas pour certains les jours précédents… Ils veulent vendre pour « good luck ». Carole négocie, achète pour des prix miséreux. Une femme lui fait tellement de la peine : depuis l’attentat il y a 6 mois, ils ont sombré dans une pauvreté encore plus grande que celle qu’ils connaissaient avant… Ils ne le méritent pas : les balinais sont ouverts et chaleureux. Et là, ils paient alors qu’ils n’y sont pour rien. La bombe a eu plus un effet sur eux que sur les occidentaux qui étaient visés. Dur… Des femmes commencent à parler à Carole. Sans qu'elle ne s’en rendre compte, l’une d’entre elle a commencé à lui faire une manucure. Mais elle n’en veut pas ! ! ! Elle ne veut pas payer ! ! ! Elle ne peut rien faire. Elle sont trois à lui mettre du vernis. Mais elle ne veut pas ! ! ! Elle lui demandent ensuite 100 000 R. Elle refuse. Elles disent que c’est ce que paient les australiennes. Que depuis l’attentat, leur business ne marche plus… Elles sont si tristes. Mais Carole trouve qu’elles n’avaient pas à lui imposer la manucure ! Du coup, finalement, elle paie 9 000 R. Elle est mal à l’aise. C’est si peu… Mais que faire face à leur comportement ? ! ? ! ? ! Enfin, dur… L’attentat a donné à ce paradis un goût tellement amer que Carole trouve son séjour à Kuta triste. Espérons que Bali retrouve un jour les couleurs d'autrefois.
Tout est si triste, et tellement sale… C’est un peu comme ces vieux immeubles qu’on voit détruire pour y construire de nouveaux buildings. On imagine la mémoire des murs, et des instants de fête qui ont pu s’y dérouler. Ici, c’est pareil. Comme les humains, les lieux vieillissent, et seules nos mémoires gardent une race des moments de « gloire ».

Dans la rue, on retrouve des gens de NTU : on veut tous passer la soirée ensemble. On va diner dans un restaurant pour notre dernier vrai repas en Indonésie, et on retrouve les autres plus tard pour boire un coup avec eux. Mais on ne traîne pas, on est fatigués, et demain on doit se lever à 5h pour prendre la route pour Jakarta. Le temps de rentrer, de préparer le sac et on va se coucher.

Nos deux surfeurs